Le web dit la vérité telle qu’elle est…

Twitter a été un des moyens de communication les plus puissants lors du tremblement de terre. « Le réseau social est apparu comme étant l’outil le plus rapide et le plus direct pour transmettre des informations sur la catastrophe » confirme le site Global Voices. Si, comme nous l’avons vu, les médias traditionnels, en particulier ceux de référence comme Le Temps et la TSR, essayent de rester « neutres » dans leur langage, les tweets en provenance de personnes qui vivent la tragédie restent beaucoup plus sensibles. Ainsi, les message du musicien Richard Morse qui raconte la tragédie depuis son compte Twitter RAMhaiti : « I see bodies in the street… I see bodies buried in rubble… there are going to be food, medical supply and water issues… decomposing bodies » ou « Just about all the lights are out in Port au Prince..people still screaming but the noise is dying as darkness sets in ». Citons encore Frédéric Dupoux, journaliste haïtien (FredoDupoux)  qui décrit ce qu’il voit comme un « natural haulocost ». Il en va de même pour Facebook, qui, toujours selon Global Voices, était l’un des seuls canaux d’expression des Haïtiens sur place par rapport à la communauté internationale. Le réseau social était pour beaucoup d’entre eux leur outil de prédilection afin de diffuser leurs messages au monde. De nombreuses réactions immédiates ont donc vu le jour sur Facebook. Les commentaires (posts) des internautes étaient notamment liés à l’imagerie de la catastrophe et à l’avancée des écroulements. Immédiatement après le tremblement de terre, de nombreuses informations circulaient sur Facebook provenant d’observateurs sur place en Haïti ou de la région des Caraïbes. Des premières photos ont été postées et les toutes dernières nouvelles sur des bâtiments importants s’étant écroulés sont arrivées par le biais du réseau social. Bien sûr, inutile de préciser que de nombreuses réactions émotives ont caractérisé les commentaires. Des dédicaces, des appels à la mobilisation, des états d’âme, qui n’auraient guère trouvé de place dans les médias traditionnels, ont envahi les réseaux sociaux dès les premières heures. Dans les journaux et télévisions, seuls quelques intervenants « légitimes » ont eu la parole pour exprimer des émotions. La « souffrance réelle » était donc fortement présente sur le web, où les messages et les appels n’étaient pas filtrés et venaient directement de ceux qui étaient en train de vivre l’horreur. Les personnes qui suivaient la tragédie sur Twitter étaient confrontées à une réalité très dure dès les premiers moments. Cette dimension demeure accentuée par la mise en ligne d’images non filtrées (ce filtrage, nous l’avons vu, a été réalisé par nos médias de référence). Ces derniers nous ont tenus en quelque sorte à l’abri d’images de souffrance excessives, comme par exemple celles de Troy, un missionnaire américain à Haïti qui a mis en ligne sur son compte flickr.com des photos très dures, comme celle ci-contre . Le web montre donc la situation réelle en images. Et c’est cette situation que nous découvrirons maintenant en faisant un parallèle entre les images fournies par la TSR et celles disponibles sur You Tube.

 

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