EPILOGUE

L’analyse comparative entre médias traditionnels et nouveaux médias, que nous avons tenté de mener avec clarté et de la façon qui nous semblait la plus judicieuse, a certainement donné des pistes de réflexions en lien avec la couverture d’événements de l’ampleur du séisme à Haïti en janvier 2010. En effet, nous osons espérer que notre travail donne en fin de compte non seulement des indications pertinentes concernant la crise haïtienne, mais également une ouverture sur le traitement médiatique lié à d’autres sujets du même genre.

Pourtant, les catastrophes qui ont suivi le séisme d’Haïti n’ont visiblement pas confirmé la reproduction d’une couverture similaire à celle qui nous a intéressés ici, surtout si l’on parle des nouveaux médias présents sur la toile comme les réseaux sociaux Facebook et Twitter. L’exemple le plus significatif demeure le récent tremblement de terre au Japon. Dans ce cas-là, après le séisme, peu d’images ont été postées sur Internet et reprises sur les différents supports qui caractérisent les nouveaux médias. Cela est principalement dû à une différence de culture: au Japon, citoyens comme journalistes évitent en général de photographier les cadavres. Peu de photos ont donc été balancées sur la toile dans les heures suivant la catastrophe. Il faudra attendre celles des journalistes occidentaux.

L’exemple japonais indique combien chaque événement, même s’il entraîne de par son ampleur un véritable tourbillon médiatique, reste tributaire de son contexte, de son environnement immédiat. Pour qu’il y ait diffusion globalisée des informations, il faut qu’il y ait également une volonté culturelle d’aller dans ce sens. La catastrophe d’Haïti a prouvé la valeur des nouveaux médias pour promouvoir l’aide, traiter l’information différemment et présenter des lectures divergentes de celles proposées par les journaux et télévisions traditionnelles. Encore faut-il qu’un citoyen à l’autre bout du monde trouve un sens à créer du contenu sur la toile. Pour ces populations, la question est de savoir si les tendances d’une médiatisation citoyenne l’emporteront sur les réflexes liés à la tradition. Parions que l’avenir nous le dira !



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